C'est en 1978, accompagné par son ami Al Diaz, que Basquiat commence à signer SAMO© (pour "Same Old Shit") sur les murs de Manhattan, à quelques pas des galeries qui lui feront bientôt les honneurs.
Un pseudonyme qu'il utilisera sur ses premières toiles avant de le rayer pour signer son nom complet : Jean Michel Basquiat.
À partir de 1980, Basquiat s'éloigne du tag et opte pour un travail artistique plus conventionnel, assez proche des formes du street-art.
Il utilise alors tous types de supports recyclés (palettes en bois, cartons, encablures de portes...) et a déjà posé les bases de sa peinture : un travail torturé et complexe, empli de références religieuses et mythologiques où la forme humaine est souvent plus proche du squelette que du vivant.
Si la critique voit en son travail d'alors le côté immédiat et saccadé du graffiti (Basquiat utilise d'ailleurs encore des bombes aérosols pour certains tableaux), on sent que la toile lui permet un travail plus abouti que les murs : l'acharnement est perceptible sur certaines peintures, où l'artiste a gratté les premières couches pour encore repasser derrière au pinceau.
Basquiat est rapidement remarqué et passera d'un atelier à l'autre, d'une galerie à la suivante : après ses débuts chez la galeriste new yorkaise Annina Nosei, il travaillera dans un appartement à SoHo, puis exposera à la Fun Gallery de New York, à la galerie Bischofberger de Zurich (Suisse), chez Larry Gagosian à Los Angeles...
Son confort matériel grandissant, l'évolution dans la peinture de Basquiat est palpable : les toiles semblent plus abouties, l'ensemble est moins fouillis, même si l'atmosphère torturée ne le quittera jamais.
L'influence de la rue aura, elle, été moins durable : si Basquiat conserve sa fameuse couronne comme sigle dans de nombreuses peintures, il se détache rapidement du graffiti :« Mon travail n'a rien à voir avec les graffiti. C'est de la peinture, ça l'a toujours été. J'ai toujours peint. Bien avant que la peinture ne soit à la mode ».
Une sentence sévère mais qui se veut finalement réaliste : Basquiat a certes débuté dans les rues, et a souvent repris les codes du street-art, mais sa production artistique reste avant tout celle d'un peintre d'atelier au talent mythique.
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